Psychologie

La maladie schizophrénique

Le 25 octobre 2018 - 3 minutes de lecture

La schizophrénie compte parmi ces maladies mentales graves dont le pronostic est souvent sombre. Qu’est-ce au juste ? Quel traitement est à disposition pour la guérir ?

Schizophrénie : définition

La schizophrénie est une maladie psychiatrique grave, chronique, dont les caractéristiques sont les suivantes : distorsions de la pensée, des émotions, des perceptions, du langage. Souvent elle commence à l’adolescence ou chez l’adulte jeune. La fourchette va de 15-35 ans. Elle touche dans la même proportion l’homme et la femme.

Pour ce qui est de la symptomatologie, schématiquement il y a trois grands groupes : d’abord les symptômes positifs ou productifs. Ils sont extériorisés sous forme de délire et d’hallucinations auditives, visuelles, olfactives. Le thème du délire, le plus souvent, est de persécution. Il se croit la victime d’une conspiration étrange, indéfinissable.

Le deuxième groupe sont dits négatifs ou déficitaires. Ils sont marqués par un repli sur soi qui fait que le malade semble vivre dans un monde à lui. Il se montre indifférent à ce qui se passe autour de lui. Il y a un trouble de l’affect.

Enfin, le troisième groupe touche à la sphère intellectuelle : trouble de la mémoire, de l’attention. Trouble du cours de la pensée : il s’arrête brusquement au beau milieu d’une phrase.

Au-delà de cette classification, le sujet peut avoir un discours incohérent, difficile à appréhender pour son entourage. Il va utiliser un vocabulaire qui lui est propre : néologisme. Des fois il a des réactions émotionnelles inadaptées : un événement triste déclenche chez lui un fou rire. Tandis qu’une bonne nouvelle peut lui faire verser des larmes.

Il arrive même qu’il reste prostré dans une attitude pendant une longue période de temps. Il semble ne rien entendre de la conversation de son entourage. Pourtant, à distance, après des mois, il va rappeler une bribe de ce qui a été dit, surtout s’il a été question de lui. Au fur et à mesure de l’évolution de la maladie, les signes vont tendre à s’intriquer. Selon leur regroupement, présence ou absence des uns ou des autres, il est possible de distinguer plusieurs formes de schizophrénie : catatonique, hébéphrénique, dysthymique, paranoïde, héboïdophrénique.

Quelle conduite thérapeutique adopter ?

Comme l’origine de la maladie est encore pratiquement inconnue, la démarche thérapeutique est empirique. La schizophrénie est à la psychiatrie ce que le cancer est aux maladies somatiques. Commencée tôt, les chances de réussite sont bonnes. S’il y a retard de prise en charge, la guérison peut être compromise définitivement. Il y a évolution mortelle, au moins psychologiquement parlant, au pire littéralement par un suicide. Elle se compose de la psychothérapie qui vise à une réinsertion sociale adéquate du malade. Il importe cependant d’instituer un traitement médical, prévu sur le long cours. Il s’agit des médicaments de la classe des antipsychotiques. Dans le meilleur des cas, le malade arrive à avoir une vie familiale et professionnelle satisfaisante tout en gardant quelques symptômes résiduels.